L’étroit sentier de la Vérité
*
Le soleil
me réchauffait ;
J’étais absorbé
dans la contemplation.
Par delà
ma vision,
la mémoire me revint.
*
Ces nombreux chemins
que, fiévreux de haine,
que, mal de vivre
j’empruntais jadis
en déambulant
– perclus de souffrances.
Ces chemins
ne menaient
à aucune issue.
Espoir déçu !
*
La souffrance
de vivre
s’ajoutait
à la souffrance
de ne point voir,
de ne point saisir.
L’ignorance
me maintenait
la tête sous l’eau
où je plongeais
sans atteindre le fonds.
*
Mais pour ne plus
souffrir,
il faut encore
et encore
souffrir.
J’empruntais donc
l’ultime sentier.
*
Car descendre dans les abysses
est aisé.
Mais les profondeurs
n’ont jamais délivré
de lueur.
C’est le sommet
où flambe le soleil magnifique
de la Délivrance
qu’il faut atteindre.
*
La lumière écrasante,
la chaleur étouffante
forcent à se dévêtir.
Car pour atteindre la Vérité
c’est nu qu’il faut se présenter.
Il faut avancer léger.
Le fardeau des souffrances
est ainsi délaissé.
*
Le chemin se resserre vers la cime
du Kailash.
Mais après tant d’années,
quelle paix !
quelle joie !
quelle gratitude !
que de voir la Vie en face
– quant à son sujet
l’on s’est tant fait souffrir,
l’on a tant cru mourir.
Vivre est si simple
en Vérité.
24/03/2018
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