Me voilà.
Regarde-moi.
Sous le soleil cuisant,
Non loin des éternelles vagues.
Je suis là.
Me voilà.
Glaise et tourbe,
je repose
entouré de sable.
Ai-je conscience ?
Où la Conscience pense-t-elle
à travers cette forme
sans forme ?
*
Je sais
qu’Elle a pour ce que je suis
– forme sans forme –
des projets – une Vie.
Un jour,
Une nuit,
Une éternité
– Que sais-je ?
Le temps n’est pas !
*
Mais une fois,
Dans un souffle,
Elle se pencha,
sur moi,
Qui n’était rien,
Qui était tout.
*
Ses larmes, coulèrent,
formant une flaque
à ma surface
de glaise et de tourbe.
La Conscience s’y vit
et souria,
le visage baigné de larmes.
De ses délicates et rudes mains
elle façonna
un être
qu’il Lui ressembla.
*
Comme Elle,
Elle me fit Debout.
Comme Elle,
Elle me fit à son visage,
Elle me fit à son Image.
Elle me façonna
de ses mains vides
Elle me façonna
de ses mains invisibles.
Car
Glaise et tourbe j’étais.
*
Elle dora ma peau
avec le sable doux.
Elle modela mon corps
à l’aide de l’eau salée.
Elle m’exposa au Soleil
pour me cuire
et me durcir.
Belle statue qu’étais devenu !
Superbe poterie !
Enfin, Elle Souffla la Vie
dans mes jeunes narines.
Pourquoi ?
Silence !
C’est un Mystère.
*
Elle resta muette.
Elle plongeait son joli regard
Dans mes yeux azur,
dans mes larmes de lagune.
*
Homme et femme Elle était.
Elle était l’Univers
Et Elle me fit
A son visage,
à son Image.
Elle me fit
Homme et Femme,
afin que je l’accompagne
dans cette Vie
qu’elle avait décidé de Vivre,
Non en spectatrice,
Mais en actrice.
*
Main dans la main
Nous marchâmes
pareils au vent sifflant
pareils aux vagues
pareils au sable instable.
Tant que durera la Vie
Nous marcherons
Puis un jour
nous nous effacerons
Nous nous envolerons
Comme la brume se dissipe
Sous les rayons solaires…
Comme enfin
nous étions apparus…
*
27/03/2018
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