La Chute
*
La chute
sans fin,
la plongée
dans les abysses
dans les souffrances…
J’ai connu cela
si longuement !
*
On chute.
A vitesse vertigineuse.
tel Lucifer
chutant des Cieux.
Plusieurs fois,
on se dit
qu’on ne tombera
pas plus bas
et puis
on se surprend
à toujours tomber,
toujours tomber
plus bas.
*
On chute.
Le désespoir
s’accroît
les larmes
ne cessent jamais.
L’horreur grandit.
On ne comprend pas.
On ne comprend plus.
On ne voit pas.
On ne voit plus.
Rongé par
la souffrance,
on est plongé
dans la mélasse,
dans la nuit
sans lumière,
dans la nuit
silencieuse,
dans ce charbon
si dense,
dans ces braises
si intenses.
Si voracement rongé
que l’on est,
que l’on se croit
décédé –
alors qu’on souffre !
de tout son être !
Notre coeur
Notre esprit
Notre corps
Notre être
meurent d’envie
de vivre !
*
On plonge.
On chute.
On pique.
On tombe.
Ça ne s’arrête pas.
Tout défile.
Aucune prise.
Les vents hurlent.
On serre les dents.
On prend des coups.
Par désespoir,
On espère :
on se trompe
soi-même :
on se pense arrivé
car l’on veut
que ça cesse.
Mais il n’y a
jamais
de fin à la
souffrance,
si ce n’est quand
on y met fin
de soi-même.
*
On dit
qu’il faut tomber
pour rebondir.
J’ai vécu
la Nuit.
J’ai éprouvé
la Nuit.
Celle
où tout est occulté
où plus rien
n’est visible
ni de soi
ni du reste
où la Haine
totale, et entière
maintient la pression
maintient la vie
pour survivre
à soi
aux souffrances
de vivre.
*
Quand la
souffrance
remplace
la vie.
Cette Nuit
si intense
tellement – noire !
tellement – douloureuse !
fait de vous
un cadavre
ambulant.
Tout est haït
du plus profond
du cœur et
des tripes.
Alors vous êtes
dans cette Nuit
couché dans votre
cercueil refermé.
*
La Nuit
est si noire !
La Chute, qui
mène à la Nuit
Abyssale,
est sans fond !
Pour que
la Chute
cesse,
il faut
lâcher-prise.
Mettre un terme
aux souffrances
que l’on s’inflige
car souffrant
d’avoir souffert.
Car la souffrance
enferme,
car la souffrance
s’alimente
d’elle-même.
On prend goût
à souffrir
car ce n’est plus
qu’ainsi
que l’on vit.
*
07/04/18
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