SANS FIN
*
Les vagues qui s’écrasent
sur les plages aussi âgées qu’elles
n’ont – comme elles !
aucune fin ni début.
Elles se fracassent
Ou glissent, délicatement
sur ce sable noir, jaune ou blanc.
Plages et vagues sont de vieilles amantes.
Qu’importe où l’on se trouve
les vagues s’abattent,
s’ébattent éternellement
sur les plages, les galets
les falaises ou les rochers.
*
Pareils aux vagues
les vents invisibles n’ont pas d’âge.
Ils aèrent le vide dans lequel nous errons –
parcourant un ciel – sans âge !
lui aussi sans début, ni fin.
Pluies et vents fouettent pourtant les montagnes
qu’ils réduisent avec détermination
à l’état de sable et de poussière.
Qui sommes-nous, petits hommes,
pour nous croire éternels,
pour nous croire immortels ?
*
L’on croit les arbres, les plantes et les feuilles
éphémères, mais c’est se mentir :
elles se transmettent la vie
passant d’une saison à une autre
d’une décennie à une autre,
d’un siècle à l’autre,
d’un millénaire à l’autre,
en germant, en poussant, en concevant
des myriades de fruits
qui nourriront le sol
et d’où elles repousseront.
*
Face aux éléments nous sommes peu de chose.
Nos petites existences
n’ont elles, ni la gloire
ni la puissance des éléments.
Les frêles herbes des champs
les petits coquelicots et les lys d’or
ont une plus belle existence
– éternellement assurée –
que les nôtres, nous qui sommes si pitoyables
nous préoccupant de notre petit moi,
décapitant les arbres, empoisonnant notre maison
l’enflammant jusqu’à réduire notre Terre en cendres.
*
10/04/2018
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