Seul(s)
*
Seul et nu,
Je nais
Seul et nu,
Je mourrais.
Seul,
Toujours on l’est.
L’amitié
est telle rareté,
qu’elle est plus précieuse
que l’amour,
que l’or…
Pourtant Dieu sait
quel délice que d’être aimé !
*
Seuls à jamais,
il nous faut
nous apprivoiser –
ne pas compter
sur l’ami qui n’en est
pas un
sur l’amour qui rêve
d’un autre :
car jamais satisfait
l’on est.
Tout est compté.
*
Il faut pourtant bien vivre
et le mieux, c’est d’accepter
de vivre seul bien qu’entouré.
Ces gens se pressent
autour de nous,
dans cette vie « sociale » –
mais ce n’est guère pour nous
qu’ils nous entourent !
Ils nous entourent
pour se sentir vivre,
et ainsi ils oublient
de vivre avec eux-même.
Tout le monde porte des masques
personne n’est lui-même,
et toute la société
si évoluée et civilisée
n’est qu’un réseau
de personnes seules
qui ne se connaissent guère.
*
Car jamais,
jamais,
jamais,
personne ne pourra
se mettre
dans nos os,
dans notre peau,
dans notre carcasse,
dans nos yeux,
dans nos mains,
dans nos pieds,
dans notre cœur.
Seul et nu
nous naissons
nous souffrons,
nous aimons,
nous rions,
et mourrons.
*
A quoi cela sert-il donc
d’accumuler
tous ces objets ?
Le cœur est déjà riche.
La vie simple et bonne
n’est pas
dans l’extérieur à soi
mais quand l’on entre
en amitié avec soi-même.
Quand le demi-tour
en soi est réalisé
accepté, affronté.
Passage obligé !
*
Seul,
je ne sais
que trop bien
ce que c’est
que d’aimer
un frère, une sœur
d’esprit ou de cœur.
Je ne sais
que trop bien
m’oublier
pour aimer
ma compagne quand
elle apparaît
dans ma vie.
*
Je supplie parfois le ciel
de ne pas me laisser seul.
Je supplie le ciel
qu’il m’écoute et m’offre
la présence
d’un amour, d’une amitié
pour ne pas « finir seul »,
pour m’épauler
pour m’écouter,
pour m’aimer.
*
13/04/2018
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