Tragique
*
Mon regard était plongé
Dans tes yeux bleus et nacrés
En silence je les fixais
Et ma bouche était serrée.
*
J’étais sérieux, comprends-tu ?
Car bien longtemps je t’ai cru.
Mais un jour que toute nue,
Dans l’ombre de l’embrasure
*
De cette fenêtre, tu parlais
De notre amour qui fuyait.
Cette époque toute dorée :
Nous étions collés-serrés.
*
Autrefois, je mangeais crues
Tes paroles anciennes, et lues !
Dans les recueils de vers dus
A tes études dans le Sud.
*
As-tu souvenir de ces
Douces et belles années
Où nous nous aimions de près ?
D’épaisses cendres, désormais !
*
Ainsi, c’est ton beau portrait
Qui orne la table écrue –
Depuis cette sombre soirée
Quand en pleurs, tu sautas nue.
*
Mon cœur en millions brisé
N’est pas encore parvenu
A oublier tes traits
Magnifiques et camus.
*
18/04/2018
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