Le(s) Chemin(s)
*
Devenir une pierre,
une plante,
ou semblable au vent…
Disparaître du zafu,
devenir une flamme,
ou une plume
sur le zafu :
disparaître du zafu !
Telle semble être
la quête des maîtres !
Le non-être !
Posséder de tout son être
l’Être suprême !
Sans commencement,
Sans fin,
Et ne plus faire qu’Un,
Ne plus Être qu’Un
avec le cosmos,
avec l’univers !
*
Ce sera donc nier
notre humanité
souhaiter sa disparation
pour le prétexte
de l’illumination
Quelle drôle de fête !
Nous serions sur Terre
pour disparaître !
L’existence du Moi
doit être effacée
mais qui l’effacera ?
L’existence du Moi
s’effacera
devant le Soi devenu Ça !
« Tu Es Cela ! »
Dieu et les dieux
Vivent en toi
Viennent de toi
Toi et eux
n’êtes qu’Un.
C’est tout ce que l’on vous dit.
*
Bien des sages pourtant –
sûrement pas les mêmes !
Non sûrement les mêmes !
Nous ont dit :
« Manger quand je dois manger
Boire quand je dois boire
C’est tout ce que je sais »
Vivoter est l’attitude suprême.
« Mangeons et buvons,
Car demain nous mourrons » !
*
Car l’homme,
fruit de Dieu,
incapable de revenir à sa divinité,
incapable de disparaître,
en un corps arc-en-ciel,
doit bien d’une manière
ou d’une autre
vivoter dans son habit
de peau
jusqu’à la tombe,
jusqu’au bûcher,
jusqu’au trépas final.
« Retourne à la terre !
– On y retourne bien assez tôt,
à la terre ! »
*
Oui, la mort ou l’arrêt
des jérémiades du mental,
fait de vous des plantes ou des pierres
si peu sensibles et tellement équanimes,
bercées par les saisons et le climat.
Mais combien veulent cela ?
Combien cheminent jusque là ?
Beaucoup d’appelés, peu d’élus !
On nous répète que la voie
n’a pas de fin.
Que la voie
n’est qu’un cheminement
perpétuel,
et pourtant…
tous désignent la lune !
La vie est intérieure –
mais elle agite aussi
nos corps,
nos rêves,
nos cœurs.
*
10/08/2018
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